Dans un secteur agricole en pleine mutation, le nombre d’exploitations et de surfaces cultivées diminue chaque année. Dans le même temps, le prix du foncier ne cesse d’augmenter, tandis que les rendements sont de plus en plus affectés par les aléas climatiques.
Face à ces défis, de nombreux agriculteurs cherchent à diversifier leurs sources de revenus, pour valoriser leur ferme et sécuriser leur avenir.
Même si l’agriculture reste avant tout une vocation, les agriculteurs doivent pouvoir compter sur des revenus stables et suffisants pour vivre décemment, sans devoir investir en permanence dans de nouvelles machines ou infrastructures.
Dans ce contexte, les revenus accessoires agricoles apparaissent comme une solution concrète. Ils permettent de rentabiliser son exploitation autrement, en complément de l’activité principale.
Voici un tour d’horizon des possibilités qui s’offrent aux agriculteurs en 2025 pour diversifier leurs revenus issus de leurs activités.
Un revenu accessoire agricole, qu’est-ce que c’est ?
Un revenu accessoire agricole, c’est un revenu généré par une activité artisanale, commerciale, ou non commerciale, exercée en parallèle de l’activité agricole principale.
💡 Bonne nouvelle : avec la réforme de l’article 75 du Code Général des Impôts (CGI), ces revenus peuvent rester intégrés au bénéfice agricole (BA) et donc bénéficier d’un cadre fiscal avantageux, à condition de respecter certaines limites :
- ne pas dépasser 100 000 € par an
- ne pas représenter plus de 50 % du chiffre d’affaires agricole
- être exercés par une exploitation agricole relevant d’un régime réel d’imposition
Quels revenus sont concernés ?
On distingue 3 catégories de revenus accessoires pouvant s’inscrire dans le champ d’application des bénéfices agricoles, dont vous retrouverez les détails au sein du texte de loi dédié :
- les activités extra-agricoles
- les activités de transformation de produits agricoles
- les opérations sans lien direct avec l’exploitation agricole
Nous allons vous proposer de nous intéresser plus particulièrement à la dernière catégorie, souvent mal connue des agriculteurs, pour vous donner quelques pistes de développement, afin de générer des revenus accessoires à travers différents types d’activités :
- Les activités de tourisme à la ferme
- La production d’énergie renouvelable
- D’autres idées d’activité : prise en pension, gardiennage et vente d’animaux / enlèvement des boues, vidanges voire opération de déneigement, etc.
1. Les activités de tourisme à la ferme
Le tourisme rural a le vent en poupe !
Ouvrir ses portes aux visiteurs est une façon ludique et rentable de faire découvrir son exploitation pour un agriculteur.
L’agritourisme est une excellente opportunité pour les agriculteurs d’expliquer leurs pratiques, comment ils façonnent les territoires ruraux, et de montrer comment ils nourrissent la population
Pierre-Jean Barthèye – Agritourisme, tous à la ferme
Voici plusieurs solutions pour développer des revenus liés à l’agritourisme dans une ferme :
- La création de chambres d’hôtes, de gîtes ruraux, d’aire de camping à la ferme
- Des activités touristiques peuvent être proposées par les agriculteurs, comme des visites pédagogiques, des dégustations de produits locaux, des ateliers de fabrication artisanale ou encore des parcours de découverte de la faune et de la flore locales.
- La mise en location de bâtiments inutilisés pour de l’hivernage et du gardiennage de tous types de véhicules.
Gîtes, chambres d’hôtes et hébergements insolites à la ferme
Aménager une partie de sa ferme pour créer des gîtes ruraux ou des chambres d’hôtes, est un bon moyen de générer des revenus complémentaires et peut permettre de faire découvrir son terroir, voire une partie de sa production aux visiteurs.
💡 Les revenus issus de la location de logements meublés restent dans le cadre du BA sous certaines conditions.
Pour éviter de basculer en bénéfices industriels et commerciaux (BIC), l’activité doit être liée à l’exploitation agricole et respecter les limites de l’article 75 du Code Général des Impôts (CGI), à savoir ne pas dépasser 100 000 € par an, ni représenter plus de 50 % du chiffre d’affaires agricole.
Pour les touristes à la recherche d’expérience en pleine nature, il est également possible de proposer des espaces de campement aménagés.
Proposer une offre de “glamping” peut permettre de répondre à cette demande tout en valorisant des terrains peu exploités.
Le Glamping ou le “camping glamour”, qu’est-ce que c’est ? :
Derrière un nom qui sonne plus comme un titre de comédie romantique hollywoodienne qu’une source de revenus agricole, se cache un mode de tourisme de plus en plus recherché par une population qui souhaite s’inscrire dans une démarche éco-responsable et qui peut être séduite par un campement à la ferme.
Il peut désigner plusieurs types d’hébergements insolites, notamment :
- des yourtes et tipis
- des roulottes
- des cabanes dans les arbres
Autant d’installations qui peuvent être déployées sur des terrains agricoles non utilisés.
💡 La location de terrains de campement aménagés est reconnue comme une activité de tourisme à la ferme et relève du BA (BOFiP – tourisme à la ferme – alinéa 280)
Activités pédagogiques et visites de ferme
Organiser des visites pédagogiques permet de partager son savoir-faire tout en créant une nouvelle source de revenus.
Exemples d’activités possibles :
- Ferme pédagogique : accueil d’écoles et de familles pour découvrir l’agriculture
- Ateliers thématiques : initiation au maraîchage, découverte de l’apiculture
- Visites guidées : découverte du fonctionnement d’une exploitation agricole
💡 Tant que les visites restent dans le cadre de la mise en valeur des biens agricoles, elles relèvent du bénéfice agricole.
La location de bâtiments agricoles inutilisés pour hivernage, gardiennage ou stockage
Anciens hangars, granges ou structures d’élevage inutilisées : de nombreuses exploitations agricoles disposent d’espaces et de bâtiments sous-utilisés. Plutôt que de laisser ces espaces vides, les agriculteurs peuvent les mettre en location pour de l’hivernage.
Beaucoup de personnes recherchent des solutions de stockage sûres et accessibles pour leurs véhicules de loisirs (camping-cars, caravanes, bateaux, motos), leur matériel agricole, voire des biens et des marchandises professionnelles.
Louer un hangar inutilisé peut générer plusieurs milliers d’euros par an, sans forcément nécessiter un investissement préalable.
💡 MonHangar.Fr permet aux agriculteurs de mettre en location avec gardiennage leurs hangars inutilisés en quelques clics. Une solution clé en main pour rentabiliser ses bâtiments sans effort : il suffit de déposer une annonce pour ensuite entrer en relation avec de futurs locataires potentiels.
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💡Concernant la location de hangar inutilisés : la déclaration fiscale se fait dans la catégorie du bénéfice agricole (BA) car cette activité s’inscrit dans le cadre du tourisme à la ferme (alinéa 280).
Extrait du BOFiP confirmant cette qualification : « La location de terrains de campement aménagés, ainsi que la location accompagnée d’un service de gardiennage, d’emplacements de campement sur des terrains nus (terrains de campement déclarés, aires naturelles de campement) » est bien rattachée au bénéfice agricole.
2. La production d’énergie renouvelable
La production d’énergie photovoltaïque & éolienne
La production d’électricité via éoliennes ou l’installation de panneaux solaires photovoltaïques sur ses bâtiments agricoles, peut permettre de générer des revenus supplémentaires, tout en contribuant à la transition énergétique.
La production d’énergie via biogaz et méthanisation
La production d’énergie sous forme de biogaz, de biocarburants ou d’électricité, offre aux agriculteurs une autre opportunité de revenu accessoire qui valorise toutes les ressources de leur exploitation.
Les revenus issus de la méthanisation agricole s’inscrivent également dans cette logique, tant que l’énergie produite repose principalement sur des ressources issues de l’exploitation.
3. D’autres idées d’activité
Certaines opérations sans lien direct avec l’exploitation agricole peuvent être considérées comme des revenus accessoires agricoles.
Par exemple, lorsqu’un agriculteur fournit un service d’enlèvement de boues et de vidange ou de déneigement des voiries pour une collectivité, les revenus réalisés peuvent s’inscrire dans le résultat de l’exploitation agricole, tant que ces services restent occasionnels.
Proposer des services aux exploitations voisines (labour, semis, récolte) ou de la location de matériel agricole, est une autre façon d’optimiser son parc matériel et son savoir-faire.
Certains agriculteurs se spécialisent également dans des activités complémentaires comme les travaux forestiers (tronçonnage, ébranchage, élagage, débardage, débroussaillement, etc.), l’entretien d’espaces verts, le broyage de végétaux ou le transport de marchandises agricoles.
Plus globalement, les revenus issus d’actions menées sur l’exploitation agricole qui contribuent à restaurer ou à maintenir des écosystèmes, peuvent être considérés comme des bénéfices agricoles : il peut s’agir d’entretien de forêts, de haies, de mares et la mise en place de jachères entre autres.
Dans un registre différent, les agriculteurs titulaires d’un diplôme d’État « attelages canins » peuvent proposer des courses en attelage, des cours de conduite, du travail avec les chiens ou des prestations de transport en traîneaux. Les revenus issus d’une activité d’élevage, de prise en pension de chevaux et de dressage (hors dressage pour le spectacle) peuvent également être considérés comme des revenus accessoires.
La diversification des revenus est une nécessité pour assurer la pérennité des exploitations agricoles. La location de hangars utilisés pour l’hivernage, facilitée par MonHangar.Fr, constitue une solution simple, rentable et sans contrainte pour les exploitants disposant d’espaces sous-exploités.
En complément, le tourisme à la ferme, la vente directe, la production d’énergie ou encore certains services offrent des perspectives de revenus pour les agriculteurs.
Agriculteurs : n’attendez plus pour faire fructifier votre exploitation avec des revenus complémentaires et ainsi continuer à vivre de votre passion !
💡 Si vous êtes agriculteur et souhaitez diversifier vos sources de revenus en développant vos revenus accessoires agricoles, il est vivement recommandé de consulter un expert-comptable spécialisé en fiscalité agricole et/ou votre chambre d’agriculture au préalable.
Chaque situation étant unique, un professionnel pourra vous conseiller sur le meilleur cadre juridique et fiscal à adopter.
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FAQ - Les revenus accessoires agricoles
Oui, sous certaines conditions.
Si un agriculteur propose des prestations d’entretien de haies, de débroussaillage ou de fauchage pour des tiers, ces revenus peuvent être intégrés au bénéfice agricole s’ils restent complémentaires à son exploitation principale.
Oui. Les travaux forestiers comme le tronçonnage, l’élagage, ou le débardage peuvent constituer des revenus accessoires agricoles, particulièrement si la majorité des prestations est réalisée sur des parcelles appartenant à l’exploitation ou aux alentours.
La prise en pension d’animaux (chevaux, bovins, etc.) sur une exploitation agricole est considérée comme un revenu accessoire agricole si elle ne constitue pas l’activité principale.
Le dressage ou l’éducation (hors dressage de spectacle) entre aussi dans ce cadre.
Oui. Un agriculteur peut proposer des prestations de transport de marchandises agricoles (récoltes, animaux, fourrages), tant que cela reste une activité complémentaire à son exploitation et qu’elle ne devient pas une activité indépendante principale.
La location de matériel agricole (tracteurs, moissonneuses, semoirs) à d’autres exploitants peut être considérée comme un revenu accessoire agricole si elle reste ponctuelle et complémentaire à l’activité agricole principale.
La transformation agricole consiste à modifier les produits bruts issus de l’exploitation (fruits, légumes, lait, viande) pour en faire des produits finis ou semi-finis, prêts à être vendus.
Exemples : fabrication de confitures, fromages, conserves, jus de fruits, etc.
Commercialiser ces produits en direct peut permettre aux agriculteurs de capter une meilleure marge et de fidéliser une clientèle locale. Lorsqu’un agriculteur vend ses propres produits, il peut utiliser différentes méthodes de commercialisation sans être requalifié en bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
Oui, si la transformation concerne exclusivement des produits issus de l’exploitation. Dans ce cas, les revenus générés restent intégrés au bénéfice agricole (BA).
Attention : en cas d’achat important de produits extérieurs pour compléter la production, l’activité peut basculer en bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
Cas 1 : Transformation de produits issus de l’exploitation
Si un agriculteur transforme ses propres produits (ex. : un éleveur qui fabrique et vend du fromage avec son lait), les revenus restent en BA.
Cas 2 : Transformation incluant des produits achetés
Si des matières premières extérieures sont achetées pour la fabrication, il faut vérifier si la majorité des ingrédients provient de l’exploitation :
– Oui → l’activité reste en BA, mais seuls les revenus issus des produits achetés sont imposés en BIC.
– Non → l’ensemble de l’activité est considérée comme commerciale et relève des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
Oui, les produits transformés peuvent être vendus :
- Directement sur l’exploitation (vente à la ferme)
- Sur les marchés locaux
- Via des boutiques en ligne ou des plateformes de circuits courts
- À des AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) Il est cependant recommandé de vérifier les obligations sanitaires et fiscales selon les circuits de distribution choisis.
Oui, selon le type de produit, certaines démarches réglementaires sont nécessaires :
- Déclaration ou enregistrement auprès de la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations)
- Respect des normes sanitaires (hygiène, traçabilité)
- Formation HACCP conseillée pour la transformation alimentaire